Le HCE

Le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes a pour mission d’assurer la concertation avec la société civile et d’animer le débat public sur les grandes orientations de la politique des droits des femmes et de l’égalité.

Il contribue à l’évaluation des politiques publiques qui concernent l’égalité entre les femmes et les hommes en assurant l’évaluation des études d’impact des lois, en recueillant et diffusant les analyses liées à l’égalité et en formulant des recommandations, des avis au Premier ministre.

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#onsaitcommencasetermine

Campagne de sensibilisation du Haut Conseil à l'Égalité à l'occasion de la semaine de lutte contre le sexisme du 23 au 27 janvier 2023

Rapport 2023 sur l’état du sexisme en France

La 5e édition de notre rapport sur l’état des lieux du sexisme en France, se centre sur les résultats d’un sondage effectué par l’institut Viavoice sur un échantillon représentatif de 3000 personnes et qui constitue le « Baromètre Sexisme ».

Ce second Baromètre Sexisme révèle un décalage constant entre d’un côté le vécu du sexisme, persistant, systémique et massif, et la conscience qu’il faut y répondre, quasiment unanime ; et de l’autre l’incapacité à le déceler réellement, notamment lorsqu’il se manifeste au quotidien. Le sexisme est à la fois perçu comme un fléau à combattre, et vécu comme un état de fait quasi imperceptible.

Notre baromètre révèle à quel point il faut encore faire preuve de pédagogie pour lutter contre le sexisme et amplifier les politiques destinées à le faire régresser et le sanctionner.

Sylvie Pierre-Brossolette

Présidente du Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE).

93 %

des Français·es considèrent que les femmes et les hommes ne sont pas traité·e·s de la même manière dans au moins une des sphères de la société

80 %

des femmes ont déjà été personnellement moins bien traitées en raison de leur sexe (37 % des hommes)

90 %

des Françaises ont déjà renoncé à des actions ou modifié leurs comportements pour ne pas être victimes de sexisme

37 %

des Françaises ont déjà vécu une situation de non-consentement

Le spot TV

80% des Françaises ont déjà été moins bien traitées en raison de leur sexe. Du matin au soir, les femmes subissent remarques, blagues et actes sexistes. Si la majorité des Française·s considèrent qu’il faut lutter contre le sexisme, encore trop peu arrivent à l’identifier dans sa dimension quotidienne. Pourtant, le sexisme est une violence.

#OnSaitCommentCaSeTermine

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Le sexisme, on ne sait pas toujours quand ça commence, mais on sait comment ça se termine.

Les stéréotypes de genre sont à l'origine des inégalités, des discriminations, des violences, des situations d'emprise et de domination. Le sexisme n'est jamais banal ni ordinaire. Il faut le combattre.

En 2023, les femmes restent inégalement traitées par rapport aux hommes et victimes d'actes et propos sexistes dans des proportions importantes. De fait, le nombre et la gravité de ces actes augmentent, dans l'espace public, professionnel, privé, numérique…

Les biais et les stéréotypes de genre, les clichés sexistes et les situations de sexisme quotidien continuent d'être banalisés. Ces actes restent partiellement acceptés par une grande partie de la population, qui ne rejette pas le sexisme en pratique, notamment les hommes.

Cette culture a des conséquences tangibles en termes de violence symbolique, physique, sexuelle, économique pour les femmes. Du sexisme quotidien, dit « ordinaire », jusqu'à ses manifestations les plus violentes, il existe un continuum des violences, qu'il faut combattre.


Une fiction signée

Carole Fives est romancière. Son dernier ouvrage, «Quelque chose à te dire», est paru chez Gallimard à la rentrée littéraire 2023 et a été sélectionné sur la liste du prix Goncourt.

Après des études de philosophie, Carole Fives a fait les Beaux-arts et enseigné les arts plastiques dans l'académie de Lille. Elle a publié son premier roman, «Que nos vies aient l'air d'un film parfait», il y a une dizaine d'années. Depuis, elle s'est installée à Lyon, où elle vit, et publie régulièrement des romans, principalement aux éditions Gallimard. «Tenir jusqu'à l'aube», paru en 2018, décrivait le déclassement social d'une mère célibataire. Son dernier ouvrage, «Quelque chose à te dire», est paru à la rentrée littéraire 2023.

Portrait de Carole Fives

Autrice de la fiction « On sait comment ça termine », dans le cadre de la campagne contre le sexisme 2023 du HCE.

Il n'y a pas d'un côté la violence sociale, politique et d'un autre, la violence conjugale, qui serait privée, intime. Toute violence est politique et commence par les plus petits gestes, les plus petites remarques. C'est un des rôles de la littérature, et pas des moindres, que d'analyser cette violence quotidienne, la comprendre et la déconstruire.

Carole Fives

Ecrivaine et autrice de la fiction "On sait comment ça se termine"

Ces deux derniers mois, j'ai assisté à deux scènes de violence dans l'espace public, mettant à chaque fois en scène un jeune homme agressant une jeune femme. La première scène avait lieu dans le métro à Lyon, un samedi soir. Un homme insultait sa compagne tout en tapant contre la vitre du métro. Une étudiante s'est levée pour s'interposer, et s'est faite insulter à son tour. Puis un jeune homme, puis toutes les personnes présentes dans la rame sont intervenues. La jeune femme agressée gardait les yeux baissés, le jeune homme était de plus en plus vindicatif. La seconde scène, il y a seulement quelques jours, dans une rue parisienne, un homme frappait violemment

une femme sur le visage. Encore une fois, un homme est intervenu et a essayé de calmer l'agresseur en discutant avec lui, la jeune femme a ainsi pu s'éloigner et se mettre à l'abri. Qu'en est-il lorsque ces scènes ont lieu dans des lieux privés, des appartements, des maisons... Les femmes sont-elles plus à l'abri dans la rue qu'à leur domicile ? Il n'y a pas d'un côté la violence sociale, politique et d'un autre, la violence conjugale, qui serait privée, intime. Toute violence est politique et commence par les plus petits gestes, les plus petites remarques. C'est un des rôles de la littérature, et pas des moindres, que d'analyser cette violence quotidienne, la comprendre et la déconstruire.

Pour mieux repérer le sexisme, le comprendre, le combattre.

Séquence N°1

Les stéréotypes sexistes très présents au sein du foyer.

00:00 00:00

L'inégale répartition des tâches domestiques (ménage, cuisine, courses, soin ou garde des enfants, éducation…) est à la racine des comportements et représentations sexistes qui demeurent profondément ancrés dans l'opinion. Ces inégalités ont des conséquences tout au long de la vie des femmes, pourtant elles sont encore largement sous-estimées :

49 %

Seulement 49 % des femmes et 37 % des hommes estiment problématique qu'une femme cuisine tous les jours pour toute la famille, situation pourtant caractéristique de ce sexisme dit « ordinaire ».

41 %

des femmes constatent un déséquilibre dans la réalisation des tâches ménagères ou domestiques au sein du foyer.

27 %

Un tiers de la population (27% des femmes et 40% des hommes) déclare qu'il est normal que les femmes s'arrêtent de travailler pour s'occuper de leurs enfants (+6 points par rapport à l'an dernier).

La volonté de contrôle, les situations d'emprise : une zone rouge.

00:00 00:00

Vouloir contrôler l'autre est une première étape vers la violence physique. Imposer ses choix à son conjoint ou sa conjointe est une violence.

22 %

des femmes ont subi une emprise psychologique ou de la jalousie excessive de la part d'un homme.

37 %

ont déjà vécu une situation de non-consentement.

Le sexisme au coeur des inégalités professionnelles.

00:00 00:00

Le monde professionnel est particulièrement sexiste. Les conséquences sont très importantes : des voies professionnelles qui s'ouvrent difficilement, notamment dans les filières numériques et scientifiques qui composent la majorité des métiers d'avenir, les écarts de salaires et de retraites, ou la surreprésentation des femmes dans les métiers précaires, notamment du soin, aux conditions de travail dégradées et aux horaires atypiques.

20 %

Seule 20 % de la population estime que les femmes et les hommes sont égaux en pratique dans le monde professionnel.

49 %

49 % des hommes considèrent qu'il est normal que les femmes s'arrêtent de travailler pour s'occuper de leurs enfants (contre 40 % de la population en moyenne).

23 %

des femmes ont vécu un écart de salaire avec un collègue homme à poste égal ou compétences égales.

15 %

des femmes ont déjà redouté voire renoncé à s'orienter dans les filières ou des métiers scientifiques.

Les violences faites aux femmes augmentent, notamment dans l'espace public.

00:00 00:00

On observe une augmentation des déclarations de victimes de violences sexistes et sexuelles en 2022, au sein du domicile conjugal et en dehors, dans l'espace public.

41 %

des femmes ont subi des sifflements ou gestes déplacés de la part d'un homme.

9/10

9 femmes sur 10 adoptent des conduites d'évitement ou de renoncement pour ne pas subir le sexisme au quotidien.

32 %

Seules 32 % des femmes interrogées considèrent les médias comme un espace égalitaire.

Le continuum des violences, du sexisme ordinaire au féminicide

00:00 00:00

Le sexisme, on ne sait pas toujours quand cela commence, mais on sait comment ça se termine.

14 %

des Françaises déclarent avoir subi un « acte sexuel imposé », c'est-à-dire une agression sexuelle ou un viol.

15 %

ont subi des coups de la part de leur conjoint.

23 %

des hommes de 25-34 ans affirment qu'il faut parfois être violent pour se faire respecter.

147

femmes sont victimes de féminicide conjugal en 2022 contre 122 en 2021, soit une augmentation de 20 %.


Chiffres clés

93 %

des Français·es considèrent que les femmes et les hommes ne sont pas traité·e·s de la même manière dans au moins une des sphères de la société

80 %

des femmes ont déjà été personnellement moins bien traitées en raison de leur sexe (37 % des hommes)

90 %

des Françaises ont déjà renoncé à des actions ou modifié leurs comportements pour ne pas être victimes de sexisme

37 %

des Françaises ont déjà vécu une situation de non-consentement


Nos 10 recommandations pour un plan d'urgence de lutte contre le sexisme.

Face au constat préoccupant d'une société encore marquée par une culture sexiste et ses manifestations, notamment chez les jeunes adultes masculins, il faut une réponse globale. Au regard des conséquences massives, violentes, parfois létales, pour les femmes, le HCE propose un plan d'urgence massif, qui s'attaque à la fois aux mentalités et à leurs effets délétères, et qui propose des pistes d'amélioration pour des pouvoirs publics plus performants.

01

Augmenter les moyens financiers et humains de la justice pour former plus et en plus grand nombre les magistrat.es au sein des juridictions chargées de traiter les violences intrafamiliales, à l'instar de l'investissement espagnol

02

Instaurer une obligation de résultats pour l'application de la loi sur l'éducation à la sexualité et à la vie affective dans un délai de trois ans, et prévoir une sanction financière en cas de non-respect de cette obligation dans ce délai

03

Réguler les contenus numériques pour lutter contre les stéréotypes, représentations dégradantes, et traitements inégaux ou violents des femmes, en particulier les contenus pornographiques en ligne

04

Rendre obligatoires les formations contre le sexisme par les employeurs

05

Généraliser l'égaconditionnalité (qui conditionne l'argent public à une contrepartie en terme d'égalité) et la budgétisation sensible au genre

06

Créer une Haute Autorité indépendante pour lutter contre les violences sexistes en politique

07

Conditionner les aides publiques à la presse écrite à des engagements en matière d'égalité

08

Rendre obligatoire un système d'évaluation et une publication annuelle sur la part de représentation des femmes dans les manuels scolaires, informant voire conditionnant leur mise sur le marché, sur le modèle belge

09

Interdire la publicité pour les jouets genrés sur le modèle espagnol

10

Institutionnaliser la journée nationale de lutte contre le sexisme le 25 janvier

Si vous êtes témoin ou victime de violences, il existe des structures que vous pouvez contacter.

  • Numéros d’urgence, d’écoute, et plateforme de signalement : Numéro d'urgence
  • Associations de lutte contre les violences sexistes et sexuelles : Associations

Une production signée